
A (déjà) 38 ans, 15 ans de vie professionnelle, 6 ans d’une aventure Stootie intense… un constat s’impose : la vie passe à toute vitesse !
Comment faire les bons choix après une aventure entrepreneuriale intense ? Faut-il repartir de plus belle ou choisir une route plus dégagée ?
Je partage mes réflexions sur le sujet (et quelques conseils), à l’occasion d’une nouvelle étape majeure dans la vie de Memorizer : l’arrivée de mon co-fondateur 🚀.
1. Digérer la fin d’une aventure entrepreneuriale
Stootie fut 6 ans d’un roller coaster qui marque une vie. J’ai eu la chance de partager cette aventure avec Jean-Jacques Arnal et une centaine de jeunes femmes et hommes remplis de cette énergie qui soulève des montagnes.
Tant de moments intenses, de grande excitation (les levées de fonds, les sélections Apple, les bureaux qui explosent, les chiffres qui explosent) ou de grand stress (un pivot pour monétiser qui nous a coûté quelques nuits blanches, les levées de fonds passaient in extremis, l’entrée de Cdiscount au capital qui se transforme en douloureuse sortie de route).
Quand, du jour au lendemain, on n’est plus sur le pont, ça peut bien sûr laisser un grand vide…
Vide que j’ai eu pour ma part la chance d’assez vite combler, voilà pourquoi et comment.
Après un petit post LinkedIn annonçant mon départ de Stootie, j’ai reçu une grande quantité d’opportunités dès le premier mois (offres d’emploi, associations sur projet en cours, demandes de mentoring/conseil), qui ont permis rapidement de rassurer l’entrepreneur blessé. Tout n’était donc pas à jeter !
J’ai bien regardé… et globalement j’ai laissé filer. Je n’étais pas prêt.
J’avais besoin avant tout de laisser cours à quelques envies simples : apprendre à coder et à jouer de la guitare (pas facile mais faisable à 38 ans !). Puis vint le retour aux sources, en famille à Maurice où j’ai vécu enfant, le début des lectures qui comptent et la méditation. (bon, 20min à compter mes respirations, c’est pas toujours ça ! 😉)
Petits conseils pour entrepreneurs à l’arrêt :
- Relax ! L’aventure entrepreneuriale (dans la tech en tout cas), qu’elle finisse par un succès ou un échec, est de plus en plus valorisée en France. Les opportunités ne manqueront pas.
- Prendre le temps, voyager, lire, apprendre autre chose, faire tout ce qui te manquait.
- Annoncer ton départ sur LinkedIn ! Finalement la plupart des gens sont bienveillants sur ce petit réseau.
- Et oui, bon moment pour essayer de se mettre à la méditation !
2. Structurer sa prise de décisions
Au retour de Maurice début mai, l’envie de repartir de l’avant commence (déjà) à se faire sentir. J’ai alors la chance de croiser un trio d’amis entrepreneurs : Eloi Déchery (Zarpo), Thibault Lanthier (MonDocteur), Cyrille Reboul (Webedia Brésil).
Eux, en bons HEC, avaient déjà bien structuré le cheminement de leurs réflexions : Desire Map, 25-year planning, discours de tes 100 ans... Des exercices pas faciles à démarrer mais qui peuvent être très précieux.
Je finis par me laisser convaincre par le concept de Desire Map : décrire les moments de ta vie où tu t’es senti vraiment bien… et en déduire les 5 ou 6 piliers de ce qui rend ta vie alignée avec tes aspirations.
C’est assez intime, donc je ne rentre pas dans le détail. Mais ces piliers m’ont mené tout droit à Memorizer.
Petits conseils pour entrepreneurs à l’arrêt :
- Networker ! C’est une partie clé de l’entrepreneuriat… même à l’arrêt.
- Trouver d’autres personnes qui vivent la même période que toi.
- Explorer les outils de développement personnel qui te conviennent (comme la Desire Map).
3. Confirmer son idée et avancer
La phase qui suivit fut plus apaisée. Je savais que je voulais entreprendre à nouveau, et que cette idée collait à mes valeurs, ambitions, et timing.
Je partageais mon temps entre :
- Challenger l’idée auprès de mon entourage (famille, amis exigeants, professionnels),
- Allouer 1 à 2 jours/semaine à du conseil/startups/mentoring (💪 Expanders, Pitchichi, Manty, Public.io…).
J’ai aussi construit un premier deck, un site vitrine (moche mais fait maison), une première maquette InVision (moche mais j’avais appris Sketch 😅).
Je suis sorti définitivement de Stootie le 15 février 2019. Memorizer était prêt pour la rentrée de septembre.
Petits conseils pour entrepreneurs à l’arrêt :
- Mentorer ou coacher des startuppers. Ton expérience a de la valeur !
- Faire un deck rapidement pour clarifier les points clés du projet.
- Sortir des bribes de produit, même en no-code (Bubble, Sketch, Figma…).
4. Repeat entrepreneur ? Pour l’instant : le bonheur
Depuis septembre, tout va très vite.
- Octobre : branding + premier site
- Novembre : première maquette officielle
- Décembre : Jean de La Rochebrochard embarque comme Business Angel 🚀
- Janvier : Thomas Sales devient mon co-fondateur 🎉
L’histoire avec Thomas
J’ai rencontré Thomas il y a 7 ans, à l’époque où… j’étais entrepreneur à l’arrêt. Il m’avait fait passer un entretien chez BlaBlaCar, et on est restés en contact.
Il a vu passer le mail de lancement de Memorizer, a voulu investir un "petit ticket"… puis a fini par vouloir y investir les années les plus importantes de sa vie pro.
C’est dur l’association, mais quand ça se fait avec évidence, c’est rassurant.
Nos bases d’alignement :
- Intuitions : on est tous les deux convaincus que ce projet a un potentiel énorme.
- Complémentarité : gros enjeux Produit → Thomas apporte une vraie expertise (merci BlaBlaCar 🙌).
- Timing : c’est le moment pour nous deux de construire notre cathédrale.
Thomas, ravi de t’avoir à mes côtés. Vivement la suite 💪
Et la suite ?
- Sortir une version solide du site → ✅ aujourd’hui !
- Clôturer la première levée de fonds dans les prochaines semaines
- Sortir la bêta privée avant juin (objectif : 10 000 bêta testeurs !)
- Densifier la team (on cherche un lead iOS + back-end/AI junior →
thomas@memorizer.ai
) - Sortie publique de l'app avant septembre
- Créer une app qui impacte positivement la vie des gens, en France et ailleurs.
Bref… construire notre cathédrale 🙏